Si vous effectuez des recherches sur les traitements alternatifs ou les compléments alimentaires, il est presque certain que vous êtes tombé sur la vitamine B17, également connue sous les noms de Laétrile ou Amygdaline. Ce terme suscite souvent de l’espoir chez les personnes confrontées à la maladie, en particulier le cancer.
Toxicité et inefficacité : pourquoi la prétendue vitamine B17 est-elle dangereuse ?
La popularité de l’Amygdaline a explosé dans les années 1970 comme un remède miracle non conventionnel. Cependant, les preuves scientifiques et les organismes de santé sont unanimes et alertent sur deux points majeurs : son danger intrinsèque et son manque total de bénéfice thérapeutique.
L’origine du danger : la libération de cyanure dans l’organisme
Le risque principal lié à l’ingestion de l’Amygdaline est son potentiel à provoquer un empoisonnement au cyanure. L’Amygdaline est un composé naturel qui contient une molécule de cyanure liée à deux molécules de sucre.
Lorsque vous consommez cette substance, particulièrement dans l’intestin, des enzymes présentes (notamment la $\beta$-glucosidase) sont capables de briser cette molécule et de libérer l’acide cyanhydrique (cyanure). Ce gaz est un puissant poison cellulaire qui empêche les cellules d’utiliser l’oxygène, ce qui entraîne rapidement des dommages irréversibles, surtout au niveau du cerveau et du cœur.
Les symptômes d’un empoisonnement au cyanure, qui peuvent survenir suite à la prise de fortes doses de Laétrile ou de noyaux d’abricots, incluent :
- Des nausées et vomissements.
- Des maux de tête intenses.
- Une difficulté à respirer (dyspnée).
- Dans les cas graves : coma, convulsions et décès.
Il est crucial de ne pas sous-estimer ce risque, qui a malheureusement été documenté chez des personnes ayant eu recours à ce traitement.
Absence de preuve scientifique : le Laétrile est inefficace contre le cancer
Malgré les affirmations de certains promoteurs de médecines alternatives, la recherche clinique rigoureuse n’a jamais pu démontrer que le Laétrile ou l’Amygdaline était un traitement efficace contre le cancer.
Les études approfondies, y compris des essais cliniques majeurs menés par des institutions reconnues, ont conclu que cette substance n’apporte aucun bénéfice significatif en termes de guérison, de prolongation de la vie ou même de stabilisation de la maladie. Au contraire, les patients qui ont opté pour ce traitement ont souvent été exposés aux risques mentionnés précédemment.

Le consensus médical est catégorique : le Laétrile n’est pas un médicament anticancéreux. Se détourner des traitements conventionnels validés (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, immunothérapie) pour se fier à cette substance peut avoir des conséquences dramatiques sur la progression de la maladie. C’est pourquoi de nombreux organismes de santé dans le monde, comme la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis ou l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en France, ont interdit sa commercialisation comme traitement.
Qu’est-ce que l’Amygdaline (B17) réellement ? Définition et statut légal
Pour mieux comprendre pourquoi nous parlons de « fausse vitamine », il est essentiel de revenir à la nature biochimique de cette substance et à son contexte légal.
Clarification sémantique : la B17 n’est pas une vitamine reconnue
Le terme « vitamine B17 » est en réalité un faux nom et un terme marketing inventé. La désignation officielle de cette substance est l’Amygdaline, et sous sa forme purifiée, on l’appelle le Laétrile.
Une vitamine est, par définition, une substance organique essentielle au métabolisme qu’un organisme ne peut synthétiser en quantité suffisante et qui doit être apportée par l’alimentation. L’Amygdaline ne répond à aucun de ces critères et n’a jamais été classée dans le complexe des vitamines B par les organisations scientifiques et nutritionnelles internationales. Son appellation fallacieuse a été choisie à des fins promotionnelles pour lui conférer une légitimité nutritionnelle qu’elle ne possède pas.
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Le statut légal et médical de l’Amygdaline/Laétrile
En raison de l’absence de preuves d’efficacité et du risque avéré d’empoisonnement au cyanure, le Laétrile est illégal comme traitement médical dans de nombreux pays, y compris la France et les États-Unis.
Cette interdiction vise à protéger les patients contre un produit dangereux et inefficace. Néanmoins, il reste disponible dans certaines cliniques à l’étranger ou sur Internet, où il est souvent promu comme un complément alimentaire ou un traitement « naturel ». Je vous mets en garde contre ces sources non réglementées, car la pureté, la concentration et la provenance de ces produits sont incertaines, augmentant ainsi le risque pour votre santé.
Sources alimentaires : où trouve-t-on l’Amygdaline et les risques liés à la consommation
L’Amygdaline est une substance naturelle, ce qui explique pourquoi on la trouve dans certains aliments que nous consommons couramment, mais elle est surtout concentrée dans les parties que nous évitons normalement.
Les aliments riches en Amygdaline (Noyaux d’abricots, amandes amères)
L’Amygdaline est un composé qui sert de mécanisme de défense naturelle pour certaines plantes. Elle est particulièrement concentrée dans les noyaux, les pépins et les graines des fruits de la famille des Rosacées.
Les plus fortes concentrations se trouvent dans :
- Les noyaux d’abricots (souvent la principale source utilisée par les tenants de la B17).
- Les amandes amères (à ne pas confondre avec les amandes douces classiques).
- Les noyaux de pêches, de prunes et de cerises.
- Les graines de pommes.
Il est important de noter que l’odeur caractéristique de l’amande amère est due, précisément, à la présence de cyanure qui se libère lorsque la graine est broyée ou digérée.

Dose toxique et recommandations de consommation
Même si certains aliments comme les amandes amères sont utilisés en petite quantité en cuisine (sous forme d’extraits pour leur arôme, par exemple), la consommation de noyaux crus en grande quantité est extrêmement dangereuse et a été associée à des cas d’intoxication mortelle.
À titre d’exemple, l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) a émis des recommandations strictes. Une dose de 0,5 à 3,5 mg de cyanure par kilo de poids corporel peut être mortelle pour un adulte.
- Pour un adulte : Manger plus de 3 petits noyaux d’abricots crus peut déjà dépasser la dose de sécurité aiguë.
- Pour un enfant : Le risque est encore plus élevé, et la consommation de la moitié d’un petit noyau d’abricot peut se révéler toxique.
Je vous exhorte à ne jamais consommer de noyaux de fruits amers dans l’espoir d’obtenir un bénéfice pour la santé. La recherche d’une meilleure santé et d’une prévention efficace passe par des stratégies prouvées, comme une alimentation équilibrée, l’exercice physique et, en cas de maladie grave, le recours exclusif à la médecine validée par la science.



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